Webinaire « L’Export face au Covid : Situation actuelle et opportunités »
Le potentiel marocain

La crise sanitaire du Covid-19 a considérablement impacté le commerce international. Pourtant, le Maroc n’a été que légèrement touché. La raison est simple : les exportations marocaines sont, à la base, limitées à des produits à faible valeur ajoutée. Or, le potentiel de l’économie marocaine à l’export est énorme. Comment le doper ? C’est la question posée lors du webinaire baptisé « L’export face au Covid-19 : situation actuelle et opportunités ». Organisé par la Chambre de commerce suisse au Maroc en collaboration avec l’Ambassade de Suisse, le mardi 28 septembre dernier. Cette rencontre a été animée par le Président de la CCSM, Christophe de Figueiredo. Parmi les intervenants, on a pu compter sur la participation de Pierre-Yves Morier, chef de mission adjoint et chef de coopération à l’Ambassade de Suisse au Maroc, Hicham Amadi, vice-président de l’ASMEX, Zouhair Triqui Secrétaire général de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), Lhassane Hallou, directeur de la facilitation et de l’informatique à l’administration des Douanes et Impôts indirects (ADII), ainsi que Larbi Bourabaa, représentant du SIPPO (Swiss Import Promotion Programme) au Maroc.

La crise sanitaire ouvre de nouvelles opportunités au Maroc

Le ton est donné avec l’intervention de Hicham Amadi : « les exportations marocaines restent très loin de leur potentiel ”. En effet, une étude commanditée par l’ASMEX et réalisée par le cabinet Mazars a dévoilé que l’équivalent de 15 milliards de dollars en biens et en services est exportable si des ajustements et des investissements mineurs sont réalisés. Selon l’étude, le positionnement géostratégique du Maroc en tant que hub entre l’Europe et l’Afrique, en plus de sa capacité portuaire, pourraient lui offrir un rôle plus important au sein du commerce international. Plus encore, l’industrie marocaine n’est pas encore développée pour transformer les produits de base, notamment en termes d’agriculture. Ces besoins se confirment avec les conséquences commerciales du Covid-19 sur le monde. De nombreux pays reconsidèrent leurs chaînes d’approvisionnement depuis l’avènement de la crise. “Cela induit une transformation dans les relations entre les pays qui doivent maintenant se questionner sur la manière d’accompagner leurs partenaires pour aller de l’avant”, insiste Amadi.
Grâce à son bon positionnement régional et ses bonnes relations avec ses voisins africains, le Maroc est devenu un exportateur de biens, mais surtout de savoirs, notamment dans le domaine du digital. Les réalisations marocaines en termes de digitalisation inspirent ses voisins continentaux. Cela dit, n’étant pas un pays producteur de technologie, le Maroc devient un hub pour le transfert des savoir-faire. Un rôle qui séduit de plus en plus les opérateurs internationaux à s’implanter au Royaume.

Zouhair Triqui, Secrétaire Général de l’AMDIE, lui, rappelle que le rôle de son institution est “la promotion des investissements et des exportations marocaines ». Une mission qui l’a amené à développer et à valoriser la marque “Morocco Now”. Récemment dévoilée, cette dernière se veut une plateforme industrielle pour saisir les opportunités d’un monde en mutation où de nouvelles exigences pour les acteurs économiques telles que l’urgence environnementale, la pression des consommateurs et les nouvelles réglementations rendent indispensable l’adoption de productions décarbonées. La pandémie, quant à elle, a conduit à une réorganisation des chaînes de valeur mondiales vers moins de dépendance globale et plus d’intégration régionale. Et le Maroc dispose de tous les atouts pour être attractif. En plus de sa proximité des plus grands marchés (Afrique et Europe), le Royaume a accéléré la transformation de son industrie.

La Douane, championne de la transformation digitale

Autre témoin de cette volonté marocaine de doper ses compétences commerciales, Lhassan Hallou, directeur de la facilitation et de l’informatique à la Douane. Pour lui, l’administration douanière est l’une des rares du pays à avoir achevé sa transformation digitale. Un virage réussi, et qui a payé en pleine pandémie. « Toutes les légalisations de signature ont sauté. Une manière de faire confiance aux entreprises » s’enthousiasme Lhassan Hallou. L’ADII est également passée au mode tout digital. « Nous avons passé des années à simplifier nos procédures. Cela a rendu le passage au tout digital très simple. Aujourd’hui, un opérateur peut transmettre et obtenir tous les documents et toutes les informations dont il a besoin sans bouger de son PC. En plus d’autres avantages comme les zones franches exonérées des droits douaniers, le Maroc a rendu ses ports accessibles et rapidement selon les standards mondiaux les plus exigeants ».

La Suisse soutient le Maroc

Le Maroc compte parmi les onze pays bénéficiaires du Programme suisse de promotion des importations (SIPPO). Selon Larbi Bourabaa, “ce mandat bien établi du Secrétariat d’Etat aux affaires économiques (SECO) a pour vision globale la croissance économique durable et inclusive, et l’intégration des pays partenaires du SIPPO dans le commerce mondial. Ceci grâce à sa mission de soutien aux organisations d’appui au commerce pour accroître leur capacité de promotion des exportations et la fourniture de services efficaces aux entreprises prêtes à exporter”. Au Maroc, le SIPPO s’est allié à l’Association marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH), à la Fédération nationale des Industries de transformation et de valorisation des produits de la Pêche (FENIP), à l’association marocaine des exportateurs (ASMEX) ainsi qu’à l’AMDIE, à MOROCCO FOODEX et à l’Agence pour le Développement Agricole (ADA). Ces opérateurs représentent les trois secteurs ciblés actuellement par SIPPO au MAROC : le poisson et les fruits de la mer à valeur ajoutée, les produits alimentaires biologiques et de terroir transformé, et les textiles à valeur ajoutée. En partenariat avec le Centre du Commerce International (ITC), organe des Nations Unies, le programme suisse SIPPO a mené des opérations d’évaluation et d’identification des besoins des associations sectorielles partenaires et des organismes de promotion des exportations. L’objectif étant d’identifier les potentiels d’amélioration de leurs services de promotion des exportations en accompagnant le développement de leurs capacités de gestion, de mise en œuvre et d’adaptation de leurs stratégies d’exportation aux nouvelles exigences des marchés internationaux(connectivité-durabilité-digitalisation) par le biais du coaching, de la formation, du backstopping, du conseil et d’autres méthodes de soutien.

Cette rencontre, organisée par la CCSM en collaboration avec l’Ambassade de Suisse, montre que le Maroc a toutes les cartes pour développer son potentiel d’exportation.  Et c’est la poursuite des réformes économiques qui permettront de dynamiser le tissu industriel marocain et, ainsi, développer des produits “Made in Morocco” compétitifs sur les marchés internationaux.

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Avril, 2024

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